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Carte Blanche

Carte Blanche

A chaque année ce même questionnement. Tous les ans c’est la même rengaine, le même stress, le même mal-être et surtout cette même peur. Cette même interrogation qui nous replonge dans un mauvais moment, ce moment qui fait naître en nous une grosse boule au ventre ! A la fois nous sommes excités et terrifiés : va-t-il neiger ? Avoir beaucoup de neige ?

Arrivé à mi-automne, le ski commence sérieusement à nous titiller et nous démanger. Toutes les discussions tournent autour de ça. Que ce soit autour du matériel, des projets, des prévisions, ce que disent les anciens et j’en passe… Nuits et jours, nous sommes et devenons de plus en plus obsédés  envers cet univers de neige et de ski. Les discussions restent gelées vers cette future saison de ski. Fini l’été, la page est tournée. Nous sommes incapables de faire marche arrière et intérieurement nous ne le souhaitons surtout pas. Un grand ta gueule aux couleurs verdoyantes et à la chaleur ! Le seul mot d’ordre : Neige !

Des fois j’essaie de me mettre de l’autre côté de la barrière, et prendre du recul. Éternellement, nous parlons et vivons de ski. A l’année même, nous ne parlons et ne vivons qu’à travers nos différentes passions. Autour de nous, tous ceux qui n’ont pas ces putains de passions, doivent sérieusement nous prendre pour des personnes limités, obtus et inintéressantes.

D’un point de vue extérieur, nous donnons l’impression de ne pas avoir d’ouverture d’esprit et de rester entêtés dans nos petits mondes. Je dis NON! Nos passions nous permettent d’avancer et de vivre! Elles nous sortent les tripes, nous mettent en colère mais permettent de nous sentir libres!

 Tous les ans cette foutu neige, nous donne du fil à retordre. Va-t-elle venir ? Quand ? Où ? Comment ? Elle assiège nos cœurs et nos petites têtes. Un vrai tyran qui aime jouer avec nous et nos nerfs. Ce qui est frustrant dans tout ça ?  Tu as beau essayer de comprendre ce phénomène, tu n’auras jamais une vraie réponse. Tu peux lire, faire des études, invoquer les esprits, observer… La nature quoiqu’elle soit si stupéfiante reste un paradoxe.  Nous ne dompterons jamais la bête et c’est peut-être cela qui nous pousse tous les jours, à ne penser et ne vivre qu’à travers elle. Nous sommes dépendants d’elle. Sans cesse nous revenons à la charge.

De l’espoir, dans nos pensées. La neige va arriver, rester et ne repartira que bien plus tard. Nous vivons grâce à elle, grâce à cette neige. Soyons positifs et ne dramatisons pas tout le temps la situation. Se flageller pour quoi faire ? Déprimer non merci.

John Berger disait : « Laissons le pessimisme pour des temps meilleurs »

Continuons donc à en parler et en rêver.

Patientons, la neige viendra… laissons lui carte blanche, en espérant quelle ne nous déçoive pas.

Allons danser,